Bavarde, démonstrative, colorée, l'iconologie de Jean François Veillard joue sur le registre d'une inspiration toujours à la recherche de l'insolite insolence. Comme dans l'imaginaire de l'enfant, l'assemblage des éléments épars engendre un microcosme symbolique très personnel. Sensations agressives, peurs incontrôlables, rires étranges, une gestualité éloquente et efficace, recherche du plaisir. La réalité se mire dans le miroir déformant de l'imagination de l'artiste. Ici, tout est possible, tout est permis. Une fantasmagorie complexe. On descelle des tensions instinctives personnifiées. La peinture intéresse l'artiste que dans la mesure où elle obéit le mieux aux propositions les plus loufoques de son imaginaire et non pas forcément à une exigence picturale précise. Il n'est pas question pour lui d'imiter la réalité... Les couleurs les plus vives haussent les images à un sens symbolique personnel.

 L'œil de l'artiste crée un espace où ses héros et ses héroïnes sont vus à travers les lentilles grossissantes de son humour. Il y a une certaine parenté avec James Ensor et Max Beckmann. Comme une auréole pleine, parfois transparente, le cercle parfait apparaît d'une manière récurrente dans plusieurs de ses toiles. Les personnages de Jean François Veillard sont joyeux. Affublés de signes distinctifs propres, ils nous saluent du haut de leur tendre originalité. Proche de l'humain, la peinture de Jean François Veillard exalte la plasticité de la vie.

 Ileana CORNEA, critique d'art

 Paris - Avril 2006


TOTEMS d’outre-vie

Quand on vient d’une famille d’antiquaires, et ce sur plusieurs générations, ça marque à haute vie son homme ! Et si, en outre, on a la chance d’avoir un grand-père peintre amateur, on ne s’étonne pas, qu’enfant, on illustre à tout va. Plus tard, aux Beaux-arts d’Orléans, on hésite, très naturellement,  entre peinture et sculpture. Mais, très jeune, le travail à la bûche de bois a tranché dans le vif, avec déjà, très présente, une très libre polychromie qui jamais ne cessera ! Jean-François Veillard, sculpteur habité de son état, apprécie l’art populaire sans frontière. Ayant œuvré au Gabon, il apprécie aussi l’art africain, et l’art vécu et chamanique est son territoire de vérité. Naguère, le fabuleux Manège de Petit Pierre l’a marqué, comme l’art aigu de Chomo, les œuvres de Raymond Humbert à Laduz, et encore l’immense Georges Jeanclos, dont les immémoriales terres sculptées, aux Beaux-Arts de Paris, l’ont fasciné. Lire la suite...

Christian Noorbergen